Aubrac : le bonheur est dans le pré

Certains disent que l’Aubrac est une des plus belles zones naturelles sauvages que l’on puisse découvrir en France. A cheval sur la Lozère, l'Aveyron et le Cantal, le plateau de l’Aubrac est cerné par les gorges du Bès au nord, le Gévaudan à l’est et le village de Laguiole à l’ouest. Appartenant géographiquement au Massif central, ce haut plateau d’origine volcanique, perché à 1300 mètres d’altitude moyenne, évoque l’immensité des grands espaces. Les fameux pâturages s’étendent à l’infini, seulement traversés par quelques rivières et délimités par des murets de pierre. Sous un grand ciel bleu, le plateau de l’Aubrac a des airs de Mongolie ! Et si le bout du monde se trouvait au cœur de la France ?


Une tradition ancestrale

Les stars du plateau, ce sont les célèbres vaches d’Aubrac, reconnaissables à leur couleur froment, leurs cornes en lyre et leurs yeux comme soulignés de khôl. Chaque année, à la fin du mois de mai, c’est la montée aux estives, la transhumance. Après avoir passé l’hiver au chaud dans les étables, les troupeaux de vaches sont amenés sur des zones de pâturages situées en montagne jusqu’au mois d’octobre.
 

Au fil des siècles, l’Homme a défriché le plateau pour libérer des pâturages et a construit des murets de pierres et des burons. Ces petites maisons de pierre aux toits de lauze abritaient les gardiens de troupeaux de vaches pendant l’estive. Ces abris, qui ponctuent toujours le paysage, étaient aussi des sites de fabrication de fromages. La plupart des burons ont peu à peu été abandonnés. Aujourd’hui, quelques-uns sont réhabilités en gîte ou restaurant pour déguster le fameux aligot.

Depuis 2023, la Transhumance européenne, ou déplacement saisonnier de troupeaux, est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Cette reconnaissance culturelle est l’occasion de penser à l'avenir du pastoralisme, à la valorisation et à la transmission de ce patrimoine vivant.
 

Fête de l’Estive et randonnée

La transhumance en Aubrac est une véritable institution. A la Saint Urbain, le 25 mai, les troupeaux de vaches quittent les villages. Décorées de drapeaux et de fleurs, les belles ruminantes défilent, aussi fières que leurs éleveurs, vers le plateau fleuri de l’Aubrac pour y passer les beaux jours jusqu’à la Saint Géraud, le 13 octobre, avant l’arrivée de la neige.

L'événement est marqué par de nombreuses animations pendant quatre jours de célébration. Les visiteurs viennent de partout pour assister à cette fête afin de rencontrer les éleveurs, déguster les produits du terroir et bien sûr suivre les troupeaux. Au départ du village d’Aubrac, on peut marcher jusqu’à l’estive de Fontanilles ou poursuivre la balade près des troupeaux jusqu’aux hauts pâturages, idéalement accompagné d’un guide local pour l’occasion.
 

Terre magique pour les vaches, l’Aubrac l’est aussi pour les randonneurs. Le plateau est notamment traversé par la via Podiensis, l'une des plus belles parties du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Les lieux d’évasion en pleine nature pour se reconnecter à soi-même et profiter des bienfaits de la marche ne manquent pas dans la région. Longer les drailles, ces chemins de transhumance empruntés par les troupeaux, est le moyen le plus sûr de découvrir les richesses du plateau. Et de faire de belles rencontres. À commencer par les vaches d'Aubrac !