Le mont Gourougou et le cap des Trois Fourches abritent une forêt luxuriante, elle-même jalonnée de sentiers qui accueillent sur leurs routes des randonneurs curieux de découvrir les lieux.
Sa vue imprenable sur la Méditerranée en fait l’un des endroits les plus propices à la balade. Le mont Gourougou, situé face à la lagune de Nador, dans le nord du Maroc, est le plus important massif volcanique du Maroc oriental. Culminant à environ 800 mètres d’altitude, il est aussi le plus haut relief du cap des Trois Fourches, vaste promontoire montagneux du royaume qui surplombe les eaux méditerranéennes.
Situé à 25 km au nord de Nador, ce promontoire suscite un intérêt grandissant auprès des touristes, qui viennent admirer ses paysages naturels sublimes et ses plages désertes, conférant aux lieux une aura paradisiaque. À l’instar du mont Gourougou, plusieurs circuits peuvent être empruntés pour une randonnée dominicale. L’un d’entre eux est celui depuis Tibouda jusqu’au phare du cap des Trois Fourches, qui trône sur la côte depuis plus d’un siècle. Construit en 1909 et mis en service quelques années plus tard, le phare, qui cumule à plus de 22 mètres de hauteur, est toujours opérationnel. Il n’est possible de l’admirer que de l’extérieur et d’observer les éclats de lumière qu’il émet toutes les vingt secondes, visibles à plus de 35 kilomètres.
Face au cap des Trois Fourches se tient la lagune de Nador, dite lagune de Marchica, qui s’entend sur une superficie de 115 km². Par ailleurs, un cordon littoral de 25 km de long la sépare de la Méditerranée. Elle est classée Site d’Intérêt Biologique et Écologique (SIBE) et inscrite sur la liste Ramsar, du nom de la convention éponyme pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides. Deux inscriptions qui s’expliquent notamment par le fait que plus de 100 espèces d'oiseaux migrateurs et nicheurs transitent.
Au passage, ils profitent de la forêt luxuriante qui recouvre le mont Gourougou. Ce dernier abrite à son sommet un ancien fort espagnol, sans compter quelques cascades et, surtout, une végétation particulièrement dense. On retrouve ainsi principalement « le caroubier, l’olivier sauvage et le chêne », explique El Hassan Talbi, enseignant-chercheur en pétrographie et géochimie à la faculté des sciences d’Oujda et président de l’association Nature et Patrimoine, qui propose des randonnées dans ce site. « Quant aux petits arbustes et plantes aromatiques, il y a ceux typiques de la région méditerranéenne, à savoir le romarin, la lavande, la menthe, le thym et les œillets », ajoute-t-il. Le lieu est aussi le refuge de plusieurs espèces animales, comme les magots ou macaques de Barbarie.
Mais encore ? « Le mont Gourougou était dans le temps une zone volcanique, où il y avait un volcan ou plutôt un stratovolcan, qui a vu le jour suite à des émissions volcaniques, relativement récentes, remontant à la fin du Tertiaire – début du Quaternaire », précise El Hassan Talbi. L’ancien volcan a permis « la manifestation de plusieurs types de roches volcaniques, les plus répandus étant les basaltes. Ces roches ont constitué un relief culminant à près de mille mètres, soit un des plus hauts de la région, et le diamètre fait à peu près une vingtaine de kilomètres ».
« Le site a attiré plusieurs civilisations dans le passé. Les récits historiques parlent d’une présence humaine bien avant la venue de l’Islam », raconte encore le chercheur. « De par sa position géographique, le site était très réputé. À proximité, il y a le site de Rosadir et le site de Rifassa, datant de l’époque Mérinide. »
Des paysages et éléments naturels qui offrent un cadre propice à la balade. D’une durée moyenne d’une heure et demie, la randonnée permet aux sportifs ou marcheurs du dimanche d’arpenter les anciennes routes dessinées par les Romains. Certaines d’entre elles mènent notamment au marabout de Sidi Youssef, lieu de pèlerinage privilégié par la communauté juive marocaine, et au Palais Tazouda, où les Romains, Almohades et Zénètes érigèrent une base militaire. Aujourd’hui subsistent seulement une tour et des bassins d’eau, ce qui n’empêchent pas les curieux, locaux ou étrangers, de s’aventurer le long des sentiers du mont Gourougou.
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