Tourisme durable

Au fil de l'eau dans les marais du Cotentin

07 Septembre 2020 - Biodiversité / Nature / Préservation

Bordée par la Manche, la péninsule du Cotentin évoque surtout la plage du débarquement de Utah beach, la bataille de Cherbourg et ses parapluies. Mais s’ils restent moins connus, les paysages de ce pays normand, à la nature mouvante, n’en valent pas moins le détour.

 

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                        Les paysages sauvages autour de Saint Marie du Mont Utah ©SandrineMercier

 

Comme guidé par le chant de l’alouette, le canoë glisse au rythme des pagaies sur la Douve. Tout autour, les marais délimitent la presqu’île du Cotentin et prennent pendant les beaux jours l’apparence de gigantesques prairies.

 

 

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                         Le canoë glisse sur le Douve au rythme des pagaies ©SandrineMercier

 

Ces étendues de verdure, où broutent allègrement les vaches, se retrouvent submergées en hiver pour devenir le garde-manger des poissons et des anguilles. C’est le phénomène de "la blanchie", ces cours d’eau abreuvés par les pluies qui s’échappent de leur lit et viennent recouvrir les pâturages.

 

 

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                        En hiver, les marais sont inondés produisant le phénomène appelé « la blanchie » ©SandrineMercier

 

C’est aussi le moment que choisissent les oiseaux scandinaves pour faire escale par milliers sur la péninsule. Dès la fin de la période hivernale, ils repartent vers d’autres terres pour nidifier. Les marais, quant à eux, laissent tomber leur manteau "blanc" pour en revêtir un plus verdoyant. Un perpétuel manège dont les Cotentinois semblent ne pas se lasser.

 

Des veau-marins dans les prés salés

 

Estuaire de quatre fleuves, la Douve, la Taute, la Vire et l’Aure, la baie de Veys abrite depuis 1991 une espèce aussi sensible qu’imposante : les phoques veau-marins. Baignés par les derniers rayons de soleil, ces colosses des mers se prélassent en petits groupes sur les bancs de sable dévoilés par la marée basse. Lorsque les vagues reviennent couvrir les marais salés, les pinnipèdes s’en vont chasser mulets, dragonnets et autres poissons susceptibles d’entretenir leur illustre embonpoint.

 

 

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                         Les veaux-marins approchent parfois leur nez des embarcations ©SandrineMercier

 

Randonnée aquatique à Ravenoville

 

Le longe-côte un sport réservé aux retraités ? Pas vraiment. Dès l’entrée aux vestiaires, les participants doivent faire preuve de patience et de souplesse pour revêtir leur combinaison. Il faut compter une dizaine de minutes à se tordre, se hisser, se contorsionner, avant d’être enfin prêt. Mais la fine couche de caoutchouc, si difficile à enfiler, se révèle un précieux allié au moment d’entrer dans la Manche qui avoisine les 12 degrés Celsius. Après avoir avancé suffisamment pour être immergés au moins jusqu’à la taille, les longeurs, munis ou non d’une pagaie, doivent marcher à grandes foulées dynamiques, penchés en avant. À marée descendante, la difficulté est de rester tout le long de la balade au bon niveau. Bercé par la répétition des mouvements, le bruit des vagues et le reflet de l’eau, le promeneur est embarqué dans une randonnée aussi sportive qu’hypnotique.

 

 

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                        Longeurs marchant dans l’eau froide de la Manche ©PhilippeJuhel 

 

Ce sport en vogue a le mérite de développer l’équilibre, de faire travailler tant le bas que le haut du corps et de favoriser le retour veineux. Un mélange semble-t-il addictif. "Je fais du longe-côte deux fois par semaine et quand je ne suis pas dans l’eau ça me manque. C’est un peu comme une drogue", explique David Le Bris, administrateur du Comité Régional Normandie de Longe-côte. Une drogue qui se passe d’effets secondaires indésirables puisque la pratique n’engendre aucune courbature !

 


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