La Bretagne ne se limite pas à ses superbes côtes. Dans les terres, des paysages de landes et de forêts attendent le voyageur curieux…
C’est un des paysages les plus inattendus de Bretagne, à 50 kilomètres à l’est de Brest, qui sépare le Finistère en deux. Au sein du Parc Naturel Régional d’Armorique, établi dès 1969, se déroule une terre de landes et de tourbières. Bruyères, ajoncs et crêtes rocheuses se mêlent pour créer d’impressionnants panoramas. Longtemps considérée comme une terre pauvre, qui alimentait avec difficulté les familles rurales, cette nature sauvage et préservée est aujourd’hui un atout majeur. Les moutons utilisés pour entretenir la lande seront souvent les seuls voisins rencontrés.
Laure Salaün est ethnobotaniste dans les Monts d'Arrée.
Ici, le paysage est lunaire, quand on arrive, on se dit qu’il n’y a rien, on est perdus dans notre imaginaire, avec un ciel souvent bas. Dans les Monts d’Arrée, on est dans une bulle, à part. - Laure Salaün
C’est dans cette zone que se trouve le plus haut sommet breton, le Roc’h Ruz, avec ses 385 mètres. De nombreux sentiers de randonnée jalonnent les Monts d’Arrée avec le GR® de Pays des Monts d’Arrée, qui fait le tour du massif sur 240 kilomètres de chemins balisés. Ces dénivelés bretons sont aussi appréciés pour les sorties en VTT ou à cheval.
Côté culture, le patrimoine religieux est riche. Né au Moyen-Âge et abandonné au fil des siècles, le Tro Breizh, ce chemin sacré breton, se déroule entre terres et mer sur 1 500 kilomètres et traverse les Monts d’Arrée. On croise nombre d’enclos paroissiaux, ces enclos typiquement bretons créés pour délimiter un espace où enterrer les morts quand il n’y avait plus de place dans les églises. De jolies chapelles valent aussi la visite, comme Saint-Michel-de-Brasparts qui offre une superbe vue sur la chaîne de Montagnes Noires et la mer au loin.
Les Monts d’Arrée sont peu boisés, en raison de l’acidité des sols. Mais, la légende raconte que le ciel demanda aux arbres de rejoindre Bethléem pour saluer la naissance du Christ. Refusant de traverser les eaux, les arbres furent condamnés à dessécher sur place.
Les légendes sont aussi nombreuses autour de la forêt d’Huelgoat, située à une quinzaine de kilomètres à l’est des Monts d’Arrée. Celle qu’on nomme parfois la "Fontainebleau bretonne" est réputée pour les formes originales de ses rochers. Ce chaos granitique, formé d’ancien magma cristallisé et durci, a inspiré bien des récits populaires et les noms des lieux en portent encore la trace : le Moulin du Chaos, la grotte du Diable, le camp d’Artus… ou encore la Roche Tremblante, qui avec ses 137 tonnes, s’ouvre sur les 1160 hectares de la forêt.
La forêt est ici domaniale et peut être arpentée dans son ensemble, avec de majestueux chênes et hêtres, tous couverts de mousse. L’eau est présente, avec la rivière d’Argent qui coule au milieu des arbres, fougères et rochers ronds eux aussi tapissés de mousse.
"Cette forêt, c’est aussi les Huelgoatains, s’enthousiasme Pierre Pinat, guide-conférencier. Des gens simples, authentiques, qui aiment leur forêt. Ils sont à la fois abordables et fiers de leur territoire, ils adorent partager les histoires qui font cette forêt."
Peut-être, à leurs côtés, comme dans les légendes, croiserez-vous fées, elfes ou korrigans ? Ou plus certainement, vous aurez la chance d’apercevoir une loutre, une belette ou un chevreuil…
Oui, le centre Bretagne a aussi beaucoup à offrir pour ceux qui s’éloigneront de ses rives marines…
Pour en savoir plus :
L’Office de tourisme de Bretagne
Monts d’Arrée Tourisme
Tout commence en Finistère