Totems, fétiches, masques ou statues perlées, trônes multicolores, serpents ou scorpions sculptés dans le bois, figures de défunts souverains ou même du joueur de football camerounais contemporain Samuel Eto’o, l’art est le socle symbolique des chefferies : il règne en maître des cérémonies et ne connaît pas de frontière entre passé et présent. Seules les sociétés secrètes, des confréries magico-religieuses, ont le savoir absolu sur la signification des œuvres.
De chefferie en chefferie, chez les Bafut, les Bamiléké, les Bamoun, les Bamendjing ou encore les Banka, on peut d’ailleurs assister, si le calendrier est propice, à des danses sacrées célébrant une initiation, des funérailles, un sacrifice ou une cérémonie traditionnelle. Mais c’est aussi dans la vie quotidienne que l’on peut assister à des rituels : dans le fracas d’une cascade, des villageois offrent à l’esprit de l’eau du manioc, des noix de kola… Car si les terres sont ici fertiles et donnent à volonté cacao, café, fruits et légumes ou encore hévéas ou palmiers, c’est bien, selon la croyance, parce que l’équilibre est respecté entre l’ici et maintenant et l’au-delà, les anciens, les esprits, le sacré.