
Il n’y a pas que l’Acropole dans la vie ! La capitale grecque mérite bien plus qu’une simple exaltation face à la beauté du Parthénon. Athènes cache des oasis discrètes, loin des clichés d’une ville bruyante et chaotique.
Bien sûr, il y a les monuments extraordinaires et les musées aux collections exceptionnelles, fruits d’une histoire vertigineuse. Mais Athènes est surtout une ville aux identités multiples, à laquelle chaque quartier apporte sa tonalité singulière et attachante. Les coulisses de la capitale donnent de la saveur à une expérience urbaine atypique et lumineuse. Suivez-nous pour (re)découvrir Athènes...
On se balade dans le quartier de Thissio pour admirer pleinement la majesté du Parthénon. Le long du sentier derrière l’église de Sainte-Marina, on dépasse l’Observatoire national d’Athènes pour grimper au sommet de la Pnyx, surplombant l'ancienne Agora. Du haut de cette colline cernée d’arbres, on est cueilli par une vue spectaculaire sur l’ensemble de la vieille ville. Nous voilà dans un immense jardin public jalonné de trésors archéologiques !
En s’éloignant de quelques mètres de la rue piétonne qui entoure l’Acropole, on se retrouve dans des ruelles calmes où se succèdent bonnes adresses culturelles et gastronomiques. Touristes et Athéniens s’y côtoient sur les terrasses de restaurants d’où émanent les fumets de la cuisson des souvlakis. Chaque soir pendant l’été, on peut assister à une séance de cinéma en plein air au Ciné Thissio, en regardant tantôt l’écran, tantôt la vue fascinante sur le Parthénon éclairé par la lune.
Quand le soleil est au zénith et brûle les rues de la capitale, on se rend en bord de mer, dans le quartier de Kallithéa, au Centre culturel de la Fondation Stavros Niarchos. Ce chef-d’œuvre d’architecture contemporaine, conçu par Renzo Piano et inauguré en 2017, abrite l’opéra et la bibliothèque nationale. On aime l’agréable parc méditerranéen et la terrasse du Phare, un belvédère en verre offrant une vue panoramique sur la mer, le port du Pirée et Athènes, avec, dans le fond, l’Acropole ! La capitale grecque où se croisent les influences de l’Europe, des Balkans et de l’Orient, est dotée d’un climat béni des dieux ; et la mer et les îles Grecques sont à portée de main, antidote éternel au désespoir.
En prenant goût aux vues depuis les collines de la ville, on décide de grimper au mont Lycabette. Au sommet, la vue est imprenable sur les bâtisses blanches s’étendant à perte de vue entre mer et montagne. À l’heure du coucher du soleil, toute la ville s’illumine, dominée par le rocher sacré de l’Acropole.
Puis, rapidement, on veut en savoir plus sur l’âme rebelle de la capitale et son art de vivre nonchalant. Un esprit d’insoumission se dégage des rues entièrement taguées du centre-ville ou de la parole des quelques habitants croisés, toujours enclins à parler d’actualité et d’histoire. Populaire et effervescente, Athènes a un sacré caractère, comme en témoigne Exarcheia, le quartier historiquement libertaire et anarchiste de la ville.
Cette enclave bohème située entre le quartier bourgeois de Kolonaki et le musée d’archéologie voit ses murs presque tous couverts de graffitis, dont certains de célèbres artistes de street-art. Ses abords rugueux font partie de l’ambiance, celle d’un vrai quartier athénien tranchant avec d’autres aspects plus doux de la ville.
Exarcheia a beau attirer de plus en plus de monde, gens de passage ou nouveaux habitants, ce quartier avec ses vieux immeubles d’après-guerre conservent une identité communautaire et traditionnelle forte. On prend le temps de flâner devant les maisons d’édition et les librairies, les tavernes de rébétiko, les boutiques de fripes, les cafés à l’ancienne ou les bars plus branchés, et surtout le marché du samedi matin.
Le rendez-vous hebdomadaire de la rue Kallidromiou est une tradition pour les Athéniens. Disposés sous de grandes bâches orange, les comptoirs colorés arbitrent fruits et légumes frais de producteurs grecs. Pendant qu'acheteurs et vendeurs palabrent, des groupes de musiciens accompagnent l'animation de la rue.
Il faut prendre le temps de s’immerger dans le quartier de Mets, l’un des moins touristiques et des plus charmants du centre-ville. C’est un patchwork de maisonnettes centenaires aux couleurs pastel, de cours secrètes et jardins fleuris, de résidences néoclassiques tapissées de luxuriants bougainvilliers et d’immeubles de style Bauhaus. Loin de n’être qu’une jungle de béton blanchie par le soleil, la ville foisonne de citronniers, figuiers et orangers à tous les coins de rue.
Dans la rue principale, les habitués se donnent rendez-vous pour un café à l’Odeon, qui dégage une vraie atmosphère de village. À côté, la rue Anapafseos (la rue du repos éternel), le Premier cimetière d’Athènes a des airs de Père-Lachaise. Les tombeaux de marbre, les sculptures et la végétation s’entremêlent sous le soleil. Les pierres tombales du chanteur Demis Roussos et de l’actrice Melina Mercouri se côtoient dans ce musée en plein air. Si vous souhaitez une promenade plus sportive, le fameux stade Kallimármaro, d’un beau marbre, se trouve à proximité, avec l’une des pistes de course les plus photogéniques au monde.
Athènes est constituée de mille villages comme les facettes d’une cité qui se métamorphose en permanence. Antique, verdoyante, bétonnée, chic ou délabrée, cette ville éclatante de vie est tout à la fois. Malgré la crise économique et sanitaire, la capitale de 4 millions d’habitants respire. Les rêves et la contestation continuent de s’exprimer sur les murs, les terrasses sont toujours aussi accueillantes, et, à chaque coin de rue, surgit la silhouette de l’Acropole !