Tourisme durable

Afrique francophone : le tourisme peut-il contribuer à la protection de la faune sauvage ?

18 Avril 2025 - Conservation / Nature

L’Afrique australe n’est pas la seule part du continent à compter des grands parcs animaliers. Après la découverte du parc naturel du Niokolo-Koba au Sénégal, rencontre avec l’ONG Noé, active dans la République du Congo.

L'Afrique francophone, par son immensité, recèle des trésors de biodiversité et compte de nombreux parcs naturels. Parc National de la Pendjari au Bénin, de Waza au Cameroun, de Taï en Côte d’Ivoire, de Dzanga-Sangha en République Centrafricaine, de Loango au Gabon, des Virunga ou de la Garamba en République Démocratique du Congo ou encore Parc naturel du Niokolo-Koba au Sénégal… Il n’est pas aisé de recenser tous les parcs nationaux dans cette zone, pour diverses raisons : la définition de ces parcs peut varier d'un pays à l'autre et il n'existe pas d'organisme unique centralisant les informations à ce propos en Afrique. Parmi eux, le Parc National de Conkouati-Douli est un joyau de biodiversité.
 

Parc National de Conkouati-Douli © Arthur Laboureur

 

Créé en 1999, ce parc s'étend sur plus de 7 955 km² au sud-ouest du pays et inclut une zone marine de plus de 4 121 km². Ce parc transfrontalier avec le Gabon abrite une variété d'écosystèmes, allant des forêts côtières aux mangroves, en passant par les savanes et les zones humides.

Conkouati-Douli est un refuge pour de nombreuses espèces : chimpanzés, gorilles, éléphants de forêt, buffles, léopards ou encore tortues marines. Il compte une riche avifaune, avec de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs et locaux. Le parc joue un rôle crucial dans la conservation de la biodiversité en Afrique centrale : il contribue à la protection des espèces menacées et à la préservation des écosystèmes fragiles. Conkouati-Douli est un site Ramsar, désignant une zone humide d'importance internationale, et est inscrit sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Cependant, le parc est confronté à de nombreux défis, tels que le braconnage, la déforestation et la pollution. Des efforts sont déployés pour assurer la conservation à long terme de ce patrimoine naturel exceptionnel.
 

© Parc National de Conkouati-Douli



Une ONG au service de la protection de la biodiversité

Depuis 2001, l'ONG Noé travaille à la protection de la biodiversité en France et à l'international grâce à divers projets, notamment la restauration des habitats naturels, la protection des espèces menacées et la promotion de l'agriculture durable. Elle est membre de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Noé joue un rôle important dans la préservation des écosystèmes et collabore avec six États africains pour parvenir à une meilleure conservation et une gestion plus durable des écosystèmes.
 



Les efforts déployés au Parc National de Conkouati-Douli

Bas Verhage est responsable des activités de Noé en République du Congo où se situe le Parc National de Conkouati-Douli. Pour lui, le tourisme apporte plusieurs bénéfices au parc : "la notoriété internationale redonne de la fierté à la population congolaise et particulièrement à celle autour du Conkouati-Douli. Cette notoriété attire non seulement des chercheurs pour améliorer la connaissance de la biodiversité locale, mais aussi des investisseurs pour appuyer la protection du parc, le développement communautaire ou le développement de services."

Le tourisme offre des opportunités d'emplois directs aux communautés vivant autour du Conkouati-Douli. De plus, une partie des revenus touristiques est versée dans un Fond de Développement géré par les communautés elles-mêmes. Elles peuvent ainsi décider des projets à financer pour améliorer leurs conditions de vie, qu'il s'agisse de l'accès à la santé, à l'éducation ou à l'eau potable.

Au-delà de cet aspect humain, le tourisme contribue directement à la conservation des espèces menacées dans le parc. D’un côté, la bonne gestion des écosystèmes permet de garantir des observations de qualité de la faune et la flore pour les touristes. De l’autre, les bénéfices générés par le tourisme sont utilisés par le parc pour assurer la protection des écosystèmes et des espèces présentes. - Bas Verhage
 

© Arthur Laboureur

 

Même si ce tourisme plus vertueux profite aux populations locales et, donc, aux écosystèmes qui sont mieux préservés, le développement du tourisme dans le parc reste confronté à de nombreux défis : manque d’attractivité du pays et de notoriété du parc, difficultés administratives pour l’obtention de visas, des infrastructures de tourisme limitées : routes en mauvais état, peu d’offres d’hébergements, prix des billets d’avion élevés…

Parce que le tourisme doit aider à sensibiliser le public à l'importance de la protection de la faune et de la flore, l’ONG poursuit ses efforts de communication envers le grand public avec la création d’un site internet, de brochures, de réseaux sociaux et la participation à des salons internationaux.

Ce n’est que par l’amour pour la nature qu’on arrive à convaincre d’autres personnes à la protéger. Les expériences dans le parc pendant un séjour touristique peuvent ‘réveiller’ cet amour pour la nature pour ensuite être partagé aux autres ! - Bas Verhage
 

© Parc National de Conkouati-Douli

 

Le site du Parc National de Conkouati-Douli