Tourisme durable

Afrique du Sud :
la côte sauvage, berceau de la culture Xhosa

23 Mars 2024 - Culture / Hébergement / Labels

Loin de la ville du Cap, la Wild Coast, ou Côte sauvage, semble propulser le voyageur dans un autre pays. Par sa géographie, ses pâturages verdoyants et les eaux chaudes de l’océan Indien, mais surtout par la découverte de la culture Xhosa.  

 

Femmes Xhosa ©South African Tourism Flickr CC

 

Dans le sud-est de l'Afrique du Sud, l’ancienne région du Transkei est la terre du peuple Xhosa, deuxième groupe ethnique du pays après les Zoulou. Nelson Mandela, issu de l’ethnie Xhosa a grandi dans les montagnes du Transkei. Aujourd’hui intégrée à la province du Cap-Oriental, la région a conservé sa propre identité et possède une atmosphère unique. Sur ce territoire encore largement rural, les agriculteurs cultivent de minuscules parcelles, leurs vaches se déplacent librement à travers de douces collines seulement ponctuées de quelques villages aux rondavelles typiques, ces huttes rondes et colorées coiffées de toits de chaume.

 

Coffee Bay et sa fameuse arche rocheuse ©Pixa Bay


 

Un écrin de nature loin des circuits classiques
 

Le littoral de l’ancien Transkei, connu sous le nom de Côte sauvage, s’étend sur environ 300 km, et déborde sur la province actuelle du KwaZulu-Natal. Cette côte préservée aux immenses plages désertes et aux falaises plongeant dans l’océan attire les voyageurs indépendants en road-trip. Certains bravent la route pour rejoindre un coin de paradis : Coffee Bay. Aucune plantation aux environs. La baie doit son nom au naufrage d’un navire à la fin du XIXème siècle qui laissa derrière lui une cargaison de café.

C’est ici que se trouve l’emblématique Coffee Shack Backpackers, connu pour son ambiance décontractée typique des auberges de jeunesse anglo-saxonnes. David et sa femme Belinda ont pris les rênes de cet endroit atypique en l’an 2000. Depuis, le couple n’a jamais cessé d’agir pour que le développement du tourisme ait un impact positif sur cette enclave rurale parmi les plus pauvres d’Afrique du Sud.

 

Sur la plage de Coffee Bay ©CS Backpackers

 

“Dans cette région très reculée et dans un souci d’économie, on s’est naturellement tourné vers un modèle durable, et cela a l’avantage de stimuler la créativité de l’équipe ! " explique David, ancien surfeur professionnel. Depuis 2007, l’établissement est certifié Fair Trade, un label sud-africain reconnaissant les structures touristiques engagées dans un développement durable et équitable. Dix ans plus tard, Coffee Shack remporte le trophée du tourisme responsable africain dans la catégorie hébergement pour ses nombreuses initiatives tant en matière environnementale que pour son volet social.

 

 

Coffee Shack Backpackers a créé également l'ONG Sustainable Coffee Bay qui se consacre entièrement aux actions éducatives et sociales ©CS Backpackers

 

Tous les gens qui travaillent à Coffee Shack sont d’ici, la plupart depuis le début de l’aventure. Formés aux métiers du tourisme, ils sont encouragés à saisir les opportunités à Coffee Bay, à ouvrir leur petite entreprise : laverie, épicerie… Avec l’aide de l’Union Européenne, des prêts bancaires sont devenus accessibles aux habitants de Coffee Bay. Ainsi, depuis 2005, la communauté locale des Tshezi a pu acheter 40% des parts de Coffee Shack.

Ce système vertueux profite aux populations de Coffee Bay ainsi qu’aux voyageurs. Car l’expérience est nettement différente et plus riche qu’ailleurs grâce à cette coopération avec les habitants. Au-delà des cours de surf, activité phare de Coffee Bay, l’équipe vous emmène en randonnée ou visiter les villages environnants pour vous immerger dans la culture traditionnelle et le mode de vie Xhosa.

 

L'équipe de Coffee Shack ©CS Backpackers

 

Après toutes ces années, les impacts du tourisme sont assurément positifs pour les communautés locales. "Comme partout ailleurs, Coffee Bay a son lot de problèmes qui persistent malgré nos efforts." poursuit David. Il nous rappelle que les habitants tentent de "survivre" dans une région où le taux de chômage est de plus de 60%. Il n’y a aucun tabou avec l’équipe de Coffee Shack qui prend le temps d’éclairer chaque visiteur sur les problématiques qui se cachent derrière ce décor de carte postale.