Tourisme durable

Valoriser et fédérer la montagne en été

16 Février 2015 - Initiatives

Les Alpes viennent de remporter une belle victoire. Le 16 décembre dernier, un contrat de destination a été signé en présence de Laurent Fabius, Ministre des affaires étrangères et du développement international, de Matthias Fekl, Secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger, et de Carole Delga Secrétaire d’État chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire. Objectif affiché : faire de ce massif une destination d’excellence afin d’attirer toujours plus la clientèle internationale et d’améliorer la qualité de l’offre. Sous la bannière « Voyage dans les Alpes », la montagne estivale est à présent reconnue comme un enjeu pour le rayonnement de la France à l’étranger.

 

 

Sur les sommets des Alpes © Grande Traversée des Alpes

 

 

 

Tout est parti d’un constat, explique Muriel Faure, directrice de la Grande Traversée des Alpes (GTA), qui porte le projet sous l’égide du Comité de massif des Alpes, celui d’une baisse de fréquentation de la montagne l’été et ce, de près de 10% en dix ans. Fort de ce constat, la GTA décide de se porter candidat à l’appel d’offre du MAE, qui, suite à la clôture des Assises du Tourisme en juin 2014, lance un appel d’offre pour consolider les destinations et marques existantes mais aussi pour en faire émerger de nouvelles. Fabius a décrété le tourisme « grande cause nationale », ces contrats ont justement pour objectif d’accélérer le développement international des destinations touristiques. En l’espace de deux mois, soit de la mi-août à la mi-octobre, 40 dossiers ont été déposés dans toute la France. Onze seront retenus. Les Alpes en font partie, au côté des Vosges et du Jura pour ce qui est des massifs.

 

 

 

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Les Alpes à bicyclette ©GTA

 

 

 

Président de la GTA, Guy Chaumereuil se réjouit de cette signature : « Pour nous, c’est une grande victoire, notre combat pour renouveler la clientèle va être plus fort et notre lutte pour l’itinérance s’en trouve renforcée. » De fait, la GTA est déterminé à se donner les moyens pour fédérer l’ensemble des acteurs du massif. L’idée, développer des stratégies communes, valoriser les démarches intégrées, rendre les offres plus visibles et améliorer la qualité. Pour cela, quatre volets techniques ont été définis : Ingénierie, Formation, Promotion-Communication, Veille et Evaluation. Ils seront pris en charge par des animateurs réunis par un comité de pilotage chargé de mettre en route l’ensemble. Atout France, les collectivités territoriales (Comités régionaux et départementaux du tourisme, Chambres de Commerce et d’Industrie, opérateurs de transport, etc.) sont également partie prenante. 

 

 

Muriel Faure : « Le massif alpin bénéficie d’une grande richesse patrimoniale et touristique et la marque Voyage dans les Alpes nous permettra de mettre en avant un grand territoire. On pourra ainsi attirer les clientèles avec des sites phares ou des grands itinéraires à forte notoriété puis affiner peu à peu nos offres en laissant chaque territoire présenter des endroits moins connus. »

 

Pour les trois années que dure le Contrat de Destination, un financement de 75 000 € a été prévu par l’Etat mais Muriel Faure sait qu’elle peut aussi compter sur d’autres ressources.

« Le massif des Alpes bénéficie de financements dédiés à son développement, en particulier au travers de la convention interrégionale du massif des Alpes et du programme opérationnel européen.  Ces financements dédiés, il faut à présent arriver à les mutualiser dans des actions visibles qui créent une véritable notoriété. »

 


Pour l’heure, il est encore trop tôt pour citer des réalisations concrètes mais les idées ne manquent pas : harmoniser un référentiel vélo Unique à l’échelle des Alpes qui pour l’heure comptent 14 référentiels Accueil Vélo différents, créer de la fluidité entre hébergeurs, loueurs, sites, pour, par exemple, faciliter l’usage des VAE (Vélo à Assistance Electrique) d’un territoire à  l’autre, créer également un référentiel commun pour valoriser tout ce qui se fait déjà quant au tourisme responsable (portail d’écotourisme en PACA, hébergeurs labélisés, parcs régionaux ou naturels, espaces protégés, etc.).

 

 

On comprend que la lisibilité de l’offre mais aussi sa visibilité restent deux points très importants pour attirer des clientèles étrangères exigeantes et habituées à une certaine qualité. Muriel Faure l’assume complètement : « Nous avons besoin de renouveler l’image des Alpes. Mais le contrat de destination devra aussi montrer que la montagne l’été est attractive, tendance et moderne ». Ce dernier reste toutefois un cadre de travail, renforcé par l’imprimatur du Ministère des affaires étrangères qui valorise l’ensemble des mesures qui auraient également pu être mené dans le cadre du Comité de massif mais qui, grâce à la marque « Voyage dans les Alpes », seront rassemblées sous une même bannière.