Tourisme durable

Sur les routes d’Europe à vélo avec EuroVelo

11 Juillet 2016 - Transports

Qui n’a pas rêvé de vacances nomades alliant le sport, la découverte, l’aventure, des étapes culturelles et une réelle immersion dans l’environnement ambiant ? La solution : l’itinérance à vélo, aujourd’hui facilitée par la multiplication des itinéraires, voies vertes et autres routes aménagées qui ont progressivement franchi les échelles régionales, nationales, jusqu’à devenir des projets transeuropéens avec, depuis 1995, le projet EuroVelo, porté par la Fédération Européenne des Cyclistes (ECF), qui, à terme, prévoit d’aménager 70 000 kilomètres en vélo à travers toute l’Europe. En selle !

 

 

EV15 à Strasbourg ©projet Demarrage - sur l'EuroVelo 15 à Strasbourg

 

 

 

EuroVelo, c’est pour l’heure 45 000 kilomètres de routes aménagées à travers quarante-deux pays d’Europe matérialisées par quatorze itinéraires qui pourraient passer à quinze d’ici la fin de l’année. Initié en 1995, il prévoit de s’étendre sur 70 000 kilomètres d’ici 2020. Il est porté et coordonné par la Fédération Européenne des Cyclistes (ECF) avec, dans chaque pays, des relais nationaux (collectivités locales, centres de coordination) qui soutiennent les projets, leur donne une visibilité publique et font aussi force de lobbying auprès des décideurs politiques. Au total, 23 coordinateurs ou centres nationaux de coordination encouragent la mise en œuvre des itinéraires. Condition impérative pour être reconnu EuroVelo : traverser au minimum deux pays d’Europe et s’étendre sur au moins 1 000 kilomètres de réseau routier secondaires (voies vertes, Véloroutes, etc.).

 

 

Actuellement, le réseau est encore en cours de développement mais on peut suivre en temps réel sa progression grâce au portail EuroVelo.com qui actualise des données glanées dans 42 pays européens et renseigne également les cyclistes sur les conditions météo, les stations recommandées, les sites culturels à ne pas manquer jusqu’à la réglementation vélo en vigueur dans chacun des pays traversés… Et sur le terrain, les itinéraires sont balisés (ou en cours de balisage) par des panneaux EuroVelo (EV), ce qui permet de bien identifier les parcours soigneusement choisis au niveau local.

 

 

 

tour de manche
Signalisation EuroVelo sur l'EV4 - Tour de Manche©A. Lamoureux/Tour de Manche

 

 

 

 

Si très peu d’itinéraires ont encore été entièrement finalisés au niveau européen, on distingue déjà quelques routes plus avancées. C’est notamment le cas de l’EV6 (4448 km), qui longe la Loire (équivalente à la Loire à Vélo sur une partie du tronçon français) puis le Danube entre l’Autriche et la Roumanie ou de l’EV15 (1 320 km) et suit le Rhin depuis la Suisse jusqu’aux Pays-Bas en passant par l’Alsace et l’Ouest de l’Allemagne. Elle peut être réalisée sur un mois le temps des vacances d’été. L’EV12, le long des rives de la Mer du Nord, est également bien développée. En France, La Vélodyssée, le tronçon de l’EV1 (qui court de l’Angleterre à l’Espagne en longeant l’Atlantique) est l’un des rares à être achevé à 100%. Il part du port de Roscoff et longe presque exclusivement la côte atlantique jusqu’à Hendaye. L’EV4, qui reprend le Tour de Manche sur sa partie ouest a également bien progressé.

 

 

En 2014, deux projets européens ont été lancés. L’EV13, « La Route du Rideau de Fer », un itinéraire impressionnant de 10 400 km, le plus long jamais entrepris, un vaste programme centré sur l’ancienne frontière qui séparait alors l’Europe en deux traversant la Norvège, l’ensemble des Pays Baltes jusqu’à la Bulgarie, soit vingt pays traversés au total dont de nombreuses zones rurales. L’EV8, la « Route de la Méditerranée » (5 888 km), qui au-delà du projet « cycliste », illustre l’ambition d’EuroVelo de faire de ces itinéraires des projets culturels à part entière avec, lorsque c’est possible, des propositions touristiques intégrées. Pour l’EV8, qui court donc de l’Espagne à l’Italie, il est question de créer des séjours clef en main et des packages touristiques. L’idée, faciliter l’accès des cyclistes aux plus beaux sites européens, qu’ils soient classés, naturels, ou enclavés.

 

 

Les itinéraires sont donc nombreux et variés, certains plus courts, d’autres plus ambitieux, la plupart en cours de développement. Les projets ne cessent toutefois d’affluer. Ainsi, en 2015, une nouvelle candidature s’est fait connaitre, qui pourrait devenir l’EuroVelo 17 si elle est adoubée, un projet franco-suisse, la « Route du Rhône » qui, pour sa partie française, reprend la ViaRhôna. L’ensemble s’étendrait sur 1 000 kms du lac Léman à la Méditerranée. En outre, la Corse a également demandé l’extension de l’EV8 sur son territoire (De Bastia à Bonifacio). Fin 2016, l’ECF donnera sa décision quant à l’intégration ou non de ces deux nouvelles candidatures.

 

 

 

velodyssee
Jetée sur l'EuroVelo 1 en Loire-Atlantique© J. Damase/La Vélodyssée

 

 

 

 

 

Enfin, parmi les nouveautés du réseau et en vu d’améliorer son homogénéité, l’ECF vient de mettre en place une certification, un référentiel européen visant à harmoniser par le haut la qualité des véloroutes en garantissant la même qualité de service sur tout le trajet. Pour obtenir cette certification, évaluée par des inspecteurs formés et accrédités par l’ECF, un itinéraire devra remplir trois séries de critères portant sur l’infrastructure, les prestations de service et la publicité. L’EV15 – la Véloroute du Rhin - est la première route à avoir obtenu le certificat EuroVelo en septembre 2014. Toutefois, prochainement, l’EV6 pourrait l’obtenir pour sa portion Danube car des portions transfrontalières d’itinéraires d’un minimum de 1 000 km peuvent également être certifiées. La partie sud de l’EV13 ou encore l’EV12 sont également sur les rails...

 

 

Les choses évoluent donc vers le mieux. Et les cyclistes ont à présent l’embarras du choix tant EuroVelo se décline de multiples façons. Ballade d’un jour, excursion d’une semaine, expédition de trois mois, tout est possible, tous les niveaux sont permis. De nombreux guides et cartes sont également diffusés par les pays partenaires. Pour les porteurs du projet, le principal défi restera d’achever l’ensemble du réseau d’ici 2020 avec une signalisation claire et reconnaissable et des routes agréables. Quant aux cyclistes, s’ils aiment les défis, ils pourront toujours s’atteler à réaliser l’ensemble du parcours, quelques 70 000 km et donc, à raison de 100 km par jour, deux ans à pédaler allégrement sur les routes d’Europe…

 

 

 

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http://www.eurovelo.com/fr/home


http://www.departements-regions-cyclables.org/page/veloroutes-et-voies-vertes--p-2.html