Tourisme durable

La montagne engagée

03 Juin 2016 - Initiatives / Labels / Préservation

À l’heure où des cohortes de skieurs s’apprêtent à partir à l’assaut des pistes, la montagne hérisse son poil d’hiver entre remontées mécaniques, canons à neige et  engins motorisés ou glissant non identifiés. Rentable certes, durable pas vraiment... Alors, pour préserver nos montagnes, valoriser leurs richesses et sensibiliser le public et les acteurs locaux, les initiatives se multiplient à l’instar de deux associations complémentaires : Mountain Wilderness et Mountain Riders.

 

montagne_engagee



 

Mountain Wilderness a été créé en 1988 à l’initiative des plus grands alpinistes de l’époque dans le but de préserver la haute montagne. ONG active dans plus de 20 pays et reconnue au niveau de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, elle s’intéresse aujourd’hui à la montagne dans toutes ses dimensions. Toutefois, en 28 ans, l’association a évolué. Si elle a gardé la même optique de fond, protéger la montagne des dérives de la société moderne, elle tend à présent à valoriser tout ce qu’elle peut également apporter à l’homme.

 

Son Président, Frédi Meignan, défend un savant mélange entre militantisme, pragmatisme et philosophie : « Les actions d’opposition continuent mais nous organisons aussi des chantiers pour débarrasser la montagne des installations obsolètes, nombre d’évènements en lien avec les collectivités, et surtout, nous souhaitons adopter une posture plus philosophique, valoriser nos massifs montagneux et tout ce qu’ils peuvent apporter à l’Homme.

Aujourd’hui, 80% des Européens sont citadins, s’ils prennent conscience de toutes les richesses de nos montagnes, ils auront envie de les protéger. On ne protège bien que ce que l’on aime. »

 

Mountain Riders


 

Plus jeune, Mountain Riders est totalement en phase avec ce discours. Les deux associations revendiquent d’ailleurs leur complémentarité. Mountain Riders est né il y a quinze ans avec le ramassage des déchets au printemps, après la fonte des neiges. Elle a pour objectif d’éduquer au développement durable et de sensibiliser grand public et professionnels et mène conjointement des actions d’éducation (notamment en milieu scolaire) et de formations des élus et professionnels en stations pour accompagner les territoires vers un tourisme responsable et durable. Depuis quelques années, elle a mis en place un label, le Flocon Vert, qui vise à distinguer les stations de montagne s’engageant dans le développement durable. Pour l’heure, quatres territoires ont obtenu le label : les stations la Vallée de Chamonix, Les Rousses (Jura), Villars (au coeur des Alpes Vaudoises), rejointes par la station Châtel fraîchement labellisée en octobre 2015.

 

Evidemment, beaucoup reste encore à faire quand on sait que dans les hautes vallées des Alpes, 75% de la pollution vient des voitures et que le réchauffement est dans ce massif trois fois supérieur à la moyenne planétaire. Gardien de refuge six mois par an, Frédi Meignan le constate jour après jour : « Le réchauffement climatique, on le voit ». Et pour toujours mieux valoriser cette montagne qu’il chérit, il rêve de fédérer l’ensemble des acteurs impliqués, les professionnels, les pratiquants, toutes ces personnalités fortes mais souvent isolées qui font que la montagne, bien au-delà du ski (50% des revenus), reste cet univers protéiforme d’une richesse inégalable.
 

 

Allez plus loin :