Tourisme durable

La Lozère : acteur majeur d’un réseau de la Grande Itinérance en construction…

06 Janvier 2015 - Initiatives

En novembre 2014, c’est la fête en Lozère, à Florac, la fête des 20 ans de l’association « Sur le chemin de R.L. Stevenson », consacrant des années de travail et de d’efforts pour faire connaitre un itinéraire, un chemin, le fameux GR 70 pratiqué chaque année par quelques 6 000 randonneurs.  En 1878 toutefois, l’illustre écrivain écossais accompagné de son ânesse Modestine est bien loin de se douter que son destin convergera quelques 136 ans plus tard avec celui de tout un monde, accompagnateurs, âniers, gérants de camping, maisons d’hôtes, refuges, restaurateurs… un monde de la randonnée et de l’itinérance. Alors, pour que la fête soit plus belle encore, pour aller au-delà de leur expérience, les organisateurs décidèrent de profiter des festivités des 20 ans de l’association pour organiser la toute première table ronde visant à rassembler un réseau de la Grande Itinérance.

 

 

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Table ronde de la Grande Itinérance.Florac 2014 © GenevièveClastres

 

 

Qu’est ce que la grande itinérance ? A-t-elle besoin d’un cadre ? D’un kilométrage précis ? De tant de nuitées correspondant à autant d’étapes ? Faut-il ne retenir que les itinéraires balisés ? Quid des chemins hors des sentiers battus ? Les questions sont sans fin et les acteurs et têtes de réseau nombreux à s’être déplacés : représentants d’itinéraires de grande randonnée (St-Jacques de Compostelle, Grande Traversée des Alpes, Tour du Ballon des Vosges, Grande Traversée du Jura, etc.), d’itinéraires ou de chemins plus confidentiels (St-Guilhem, Gaston Couté…), accompagnateurs spécialisés montagne ou randonnée, hébergeurs, représentants de la FFR (Fédération Française de Randonnée)...

 

Président de la Grande Traversée des Alpes (GTA), Guy Chaumereuil est clair. Il est important de ne pas mélanger itinérance et grands itinéraires. « L’itinérance, pour moi, c’est une solidarité humaine, humaniste, philosophique. On rencontre des gens, on se déplace, on crée du lien, on découvre des paysages, des massifs. C’est aussi une solidarité technique : des compétences et des savoir-faire. Enfin, l’itinérance c’est permettre la fluidité, sans fluidité, pas d’itinérance. » De fait, la table ronde vise à organiser une filière de l’itinérance, à rapprocher les itinéraires de randonnée afin de mutualiser les expériences et les savoir-faire, partager les bonnes pratiques et les problématiques communes et faire connaître ces chemins auprès d’un public toujours plus large.

 

 

 

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Sur les sentiers du GR 70 en Lozère @GenevièveClastres

 

 

 

Les besoins sont donc clairs, même si l’appréhension de l’itinérance reste parfois un peu différente. Pascal Bruneau, membre du bureau des accompagnateurs de montagne limousin, note que l’itinérance, au-delà des grands itinéraires balisés (GR®), peut aussi se pratiquer avec un guide, passeur d’un territoire et de sa réalité. Son voisin, guide accompagnateur dans le massif vosgien, rappelle l’importance du balisage pour la sécurité des randonneurs mais soutient le rôle fondamental et trop souvent passé sous silence des guides accompagnateurs. Gérante d’un camping à Finiels (Lozère), Lucile Pantel pointe combien l’animation de réseau aide à solidifier un chemin et combien l’association « Sur le chemin de R.L. Stevenson » a permis d’aider et de soutenir les acteurs. Plus nombreux, plus unis, on est aussi plus fort, plus visible et plus solidaire. Enfin, au moment où se multiplient les chemins en tout genre (chemin des saveurs, route de lavoirs, etc.), Sébastien Pénari, de l’Association de Coopération Interrégionale Les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, basée à Toulouse, a également souligné l’inflation de chemins et itinéraires forts consommateurs de crédits européens pour des fréquentations parfois très minimes…

 

Cette première table ronde s’est conclue avec l’envie de continuer à se rencontrer pour aller plus loin dans la constitution de ce réseau de Grande Itinérance et en ce sens, la FFR (Fédération Française de Randonnée) s’est montrée plus que favorable : « Vous êtes des porteurs de projets. C’est vos initiatives et vos ambitions qu’il faut cadrer. La fédération sera là pour jouer son rôle de facilitateur, et pour porter avec bienveillance vos initiatives. On est prêts à vous accueillir, à vous accompagner, mais on n’a pas vocation à dire qu’on a un leadership. C’est à vous, hommes et femmes de territoire, de jouer ce rôle de fédérateur. » D’ores et déjà, divers partenariats sont envisagés avec des communes, des régions et autres acteurs institutionnels prêts à s’engager. La prochaine réunion pourrait se dérouler à l’automne prochain, dans le cadre du festival Grand Bivouac qui se tient chaque année à Albertville.

 

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Quelques chemins :

 

 

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  • L’itinérance pédestre, nouvelle chance pour les massifs. Grande Traversée des Alpes. Actes du Colloque. 2e assises nationales du tourisme itinérant. Ceillac (Hautes-Alpes) septembre 2011
  • Une mine d’information et de réflexion sur l’itinérance.
  • L’Opéra alpin. Á pied de la Bavière à Bergame - Gérard Guerrier - Transboréal - 2014