Tourisme durable

La grotte Chauvet bientôt dévoilée au public

02 Février 2015 - Actualité / Culture

Le dimanche 22 juin 2014, la grotte Chauvet est entrée dans l’histoire. Ce jour-là, le Comité exécutif de la 38e session du Patrimoine mondial tenue à Doha (Qatar) a décidé à l’unanimité d’inscrire la Caverne ornée du Pont d’Arc sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco pour sa valeur universelle exceptionnelle. Située en Ardèche, elle est le trente-neuvième site français à avoir obtenu son inscription. Le 25 avril prochain, les visiteurs pourront enfin découvrir ce qui n’a encore jamais été dévoilé, la plus importante réplique de grotte ornée au monde…

 

 

 

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Bison de la grotte ornée de la Vallon Pont d'Arc@DRAC Rhône-Alpes  - Ministère de la Culture et de la Communication

 

 

 

Dossier porté des années durant par le Syndicat mixte de la Caverne du Pont d’Arc, les services de l’Etat, le Conseil général de l’Ardèche et la Région Rhône-Alpes, le label Unesco fut une réelle consécration pour la Caverne ornée du Pont d’Arc dont les peintures rupestres découvertes en 1994 dateraient de l’Aurignacien, soit 36 000 ans ! Située à proximité du Pont d’Arc, site emblématique naturel du département de l’Ardèche, elle comporte un millier de peintures et gravures dont un bestiaire de 425 animaux de quatorze espèces (ours, rhinocéros laineux, mammouth, panthère des neiges, etc.).

 

Outre son ancienneté (le double de la grotte de Lascaux), la qualité de la conservation des représentations, leur abondance (un millier) et leur richesse artistique font de Chauvet un site unique et remarquable, véritable joyau de l’histoire de l’humanité. En ce sens, l’inscription englobe la totalité de la cavité mais également l’écrin paysager de calcite et d’argile et le bassin hydrogéologique d’alimentation dont l’arche naturelle du Pont d’Arc et ses 54 mètres de haut.

 

Toutefois, fortes des erreurs commises à Lascaux trop largement ouverte au public et depuis envahie par les champignons, la grotte Chauvet, jamais ouverte à la visite, ne le sera jamais. Alors, afin d’accueillir les nombreux visiteurs que cette inscription récente ne va pas manquer d’attirer (près de 4 000 personnes attendues quotidiennement en haute saison), la région Rhône-Alpes, le département de l’Ardèche, soutenus à la fois par l’Etat et l’Europe, ont investi à hauteur de 55 millions d’euros dans un chantier exceptionnel sur les hauteurs de Vallon Pont d’Arc : la plus grande réplique de grotte jamais réalisée, soit 3000 m² au sol quand la grotte en comptait 8500 m².

 

 

 

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Empreinte de main dans la grotte ornée de Vallon Pont@DRAC Rhône-Alpes - Ministère de la Culture et de la Communication

 

 

 

 

Dans ce fac-similé monumental, l’ensemble des peintures et gravures mais également les éléments géologiques et archéologiques (ossements) majeurs de la cavité ont été restitués à l’échelle avec les mêmes pigments par quinze artistes et ce, sur un parcours ponctué de dix stations d’observation réparties le long d’une passerelle. L’ambition et le défi des porteurs de projet : réaliser une vraie grotte (sol, parois et plafonds) où l’on retrouvera toutes les caractéristiques du milieu souterrain : fraîcheur, humidité, obscurité, odeurs… En ce sens, chaque étape a été validée par des préhistoriens tels Jean Clottes, Jean-Michel Geneste ou Jean-Jacques Delannoy, représentants de l’équipe scientifique qui étudie la grotte depuis 1998. Cette notion paysagère de la Caverne, semi-enterrée et végétalisée, a toutefois obligé à un minimum de déboisement afin de bien s’intégrer dans le paysage ardéchois du plateau des Gras.

 

Evidemment, un projet d’une telle ampleur n’est pas non plus sans faire grincer quelques dents ni susciter intérêts et jalousies vu les importantes retombées économiques attendues dans l’ensemble de la région. Parmi elles, l’affaire des « inventeurs » qui oppose Jean-Marie Chauvet et Eliette Brunel-Deschamps, découvreurs de la grotte, à Christian Hillaire, qui revendique également son rôle et sa présence lors de la découverte de Chauvet. L’affaire est complexe et court depuis des années, avec son lot de tractations financières… Mais au-delà du scabreux, l’importante reste ce témoignage inestimable qui sera bientôt ouvert au public. La Caverne ornée du Pont d’Arc, fidèle à l’ambivalence de l’âme humaine, ne nous aura pas épargné une sacrée satyre sur le pire et le meilleur, le meilleur étant la part de l’artiste et de tous ceux qui auront travaillé sur un tel projet, un magnifique cadeau pour les générations à venir.

 

 

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Progression des travaux de reconstitution de la Grotte Chauvet


La dynamique écotouristique de l'Ardèche