Association loi 1901, le Réseau des Grands Sites de France regroupe, coordonne et fédère 41 Grands Sites dont 14 sont déjà labellisés Grand Site de France, avec pour objectif de trouver un équilibre entre préservation du lieu, accueil de qualité et développement économique et social du territoire. Particularité de ces Grands Sites, ils ont en commun d'être des sites classés et des paysages exceptionnels fragiles qu’il est important de protéger afin de pérenniser « l’esprit du lieu ».
Parmi ceux d’ores et déjà labellisés Grand Site de France, on compte notamment la montagne Sainte-Victoire, Bibracte Mont-Beuvray, le Puy Mary-Volcan du Cantal, le Puy de Dôme, le Marais poitevin ou la Baie de Somme.
Encore peu connu du grand public, le label « Grand Site de France » n’a pas pour objectif d’accueillir plus de monde mais d’accueillir mieux, avec une approche qualitative privilégiée pour des sites, qui d’ores et déjà, ont tous une forte attractivité touristique et reçoivent près de 32 millions de visiteurs chaque année. La priorité revient donc à gérer cette attractivité touristique afin de mettre en place une gestion qui assure le développement durable du site et pour les visiteurs, et pour les habitants. Cette préservation à long terme se fait en concertation avec les politiques publiques nationales, le label étant inscrit au Code de l'environnement et décerné par le Ministre de l’Ecologie. Renouvelé tous les six ans, il peut être retiré à tout moment en cas de manquement aux engagements de protection ou de mise en valeur du site. Cela ne s’est pour l’heure jamais produit.
Concrètement, s'engager dans une démarche Grand Site de France veut dire respecter le site, son intégrité, sa biodiversité, mais également aider à développer un tourisme équilibré et durable pour ces sites. Cela signifie leur redonner une qualité, réfléchir à la politique de l’accueil, penser à l’accès au site, au cheminement et éviter le “tout voiture”, les parkings encombrants, sensibiliser les visiteurs à l’éco-responsabilité en leur faisant découvrir le patrimoine naturel et culturel du Grand Site, encourager l'éco-mobilité, favoriser aussi un tourisme de famille.
Directrice du Réseau depuis sa fondation en novembre 2000, Anne Vourc’h précise la marche à suivre : « On s’arrête, on prend le temps de comprendre un site, et on met en place tout un travail de réhabilitation des lieux, une stratégie d’accueil, un cahier des charges qui permet aux sites de gagner en qualité. D’un point de vue technique et financier, les budgets sont importants pour ces projets de réhabilitation. Les sites obtiennent des financements des collectivités locales, de l’Etat, de l’Europe. » Chaque site choisit ensuite la structure qui portera l’ensemble du projet et réalisera les travaux.
Le premier Grand Site a été labellisé en 2004, ce qui explique également que le label soit encore peu connu. L’ensemble est toutefois très encourageant et les premières études sur la fréquentation et les retombées économiques et sociales des Grands Sites (Dune du Pilat, Saint Guilhem-le-Désert – Gorges de l'Hérault) montrent combien ce travail de fond aide les sites à mettre en place des politiques touristiques vertueuses. D’ores et déjà, d’autres candidats au label sont sur les rangs : les gorges du Gardon (Gard), le Cirque de Navacelles (Hérault). Certains sites entrent également dans la démarche comme Vézelay en Bourgogne, un site qui comprendra l’ensemble de la colline et du site classé vézelien, soit plus de 10 000 hectares englobant le périmètre de 18 communes. Ainsi, comme le précise encore Anne Vourc’h :
« Si notre label est encore peu connu, notre souci est avant tout qu’il gagne peu en peu en notoriété pour ce qu’il est : des paysages vivants, préservés et une autre manière d’aborder le tourisme dans des lieux exceptionnels. »
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