
Le volume énorme du trafic aérien mondial a un impact indéniable sur le climat et de plus en plus de voix s'élèvent pour remettre en question l'avion comme moyen de transport de masse. La compagnie aérienne hollandaise KLM a ainsi récemment célébré ses 100 ans d'existence en lançant une nouvelle campagne intitulée “Volez responsable”, à travers laquelle elle encourage voyageurs et autres compagnies aériennes à réfléchir sur la façon de voyager afin de réduire notre impact sur le climat mondial.
La campagne, conçue par l'agence de publicité hollandaise DDB Unlimited, a démarré avec la publication d'une lettre ouverte dans divers grands quotidiens, dont le Guardian au Royaume-Uni, le New York Times aux Etats-Unis et le Frankfurter Allgemeine Zeitung en Allemagne. Un site internet la complète et met en lumière les nombreuses initiatives en lien avec le développement durable mises en œuvre par la compagnie hollandaise : elle encourage par exemple à compenser les émissions émises par les vols ou à voyager avec des modes de transport alternatifs et moins polluants.
Les réactions ont été assez mitigées. Certains ont critiqué l'initiative, avançant le fait que la compensation carbone est une fausse bonne idée face à des émissions toujours plus en hausse dans l'aviation. Bien que la compensation carbone ait offert une première opportunité de réflexion collective sur la nécessité d’agir pour l’environnement, ce marché a été pensé de telle manière qu’il permet aux multinationales de continuer leur activité sans réellement reconsidérer l’ensemble du processus de production et d’émission des gaz à effet de serre. Mais d'autres voix se sont élevées pour adresser des compliments à la compagnie qui a su reconnaître de façon ouverte la nécessité de moins prendre l'avion. A cet égard, le site internet suggère diverses idées, comme celles de remplacer des voyages d'affaires en avion par des conférences en ligne ou par des trajets en train sur des courtes distances.
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Le journaliste Davide Banis, dans un article paru dans le magazine Forbes, s'extrait de ce débat et avance une conclusion productive sur la question : “Cette campagne a très certainement marqué un point de non-retour pour l'industrie aéronautique. En effet, une compagnie aérienne de tout premier plan a admis le fait que la pollution aérienne est d'une importance cruciale pour l'ensemble du secteur, et je ne pense pas que l'on puisse revenir en arrière sur cela.”
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