Tourisme durable

Deux réseaux marquants du tourisme responsable en France : ATR et l’ATES

10 Juin 2016 - Labels

Il y a d’abord eu l’explorateur, puis le voyageur, enfin le touriste, les touristes. Y aura-t-il un jour le visiteur responsable ? Il faut le souhaiter. D’ores et déjà, de nombreuses chartes, projets, réseaux, labels et autres initiatives responsables se mettent en place pour tenter de donner plus de sens, d’équité et d’humanité à une pratique touristique aujourd’hui largement répandue sur toute notre planète. Parmi elles, deux réseaux français se démarquent, qui montrent que la prise de conscience et l’envie d’agir sont aussi le fait de voyagistes et d’associations de voyage qui souhaitent s’engager plus avant : Agir pour un Tourisme Responsable (ATR) et Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire (ATES).

 

La Bolivie par Tirawa @ChristianJUNpourATR
 

 

 

ATR a onze ans, onze ans et déjà un long parcours derrière elle, marqué notamment par la certification Afaq Afnor qui vient sanctionner une exigeante grille de critères responsables où bien des champs sont évalués : respect de l’environnement, traitement des déchets, salaires en France et dans les agences réceptives, mise en valeur du territoire, projets solidaires, etc. Certes en onze ans, les choses ont évolué, les pionniers d’alors, issus du tourisme nature, de randonnée ou d’aventure diront certains (Allibert, Atalante, Chamina, Club Aventure, Déserts, Iles du Mondes, La Balaguère, Saïga et Terres d’aventure) ont été rejoints par d’autres quand d’autres sont partis. Aujourd’hui, l’association compte treize membres (Allibert, Atalante, La Balaguère, Chamina, Cheval d’Aventure, Comptoir des voyages, Evaneos, Grand Angle, Nomade, Sans Frontières, Terres d’aventure, Voyageurs du Monde) et représente 80% du marché du tourisme d’aventure, quelques 300 000 voyageurs chaque année. Treize membres ! Et aussi une forte envie d’évoluer...

 

A la tête d’ATR, Julien Buot explique cette volonté de changement : « Aujourd’hui, ATR ne doit plus être la chasse gardée du tourisme d’aventure. Nous avons la volonté de convaincre les petits opérateurs (par exemple les réceptifs en France ou à l’étranger) mais aussi les grands (de nombreux groupes importants ont été approchés) à nous rejoindre. Nous souhaitons élargir le cercle.» Ainsi, l’association est déterminée à honorer son sigle Agir pour un Tourisme Responsable par le soutien à des projets concrets sur le terrain : nettoyages et ramassages des déchets en Indonésie, financement d’un centre culturel au Maroc, etc. Mais aussi, en développant son observatoire du tourisme responsable, et en faisant connaître son label, qui se veut utile pour les entreprises et crédibles pour les consommateurs. Les initiatives sont légion et visent à fédérer le monde du tourisme responsable afin d’entrainer dans le sillage d’ATR toutes les bonnes volontés et les personnes intéressées (voyageurs, médias, chercheurs, curieux, etc.) par cette réflexion/action pour un tourisme plus vertueux.

 

 

 

ates-caroline-mignon
Caroline Mignon, directrice de l'ATES@ATES

 

 

 

 

Autre réseau, autre démarche, l’ATES, née en 2006 dans la mouvance du commerce équitable, Association pour le tourisme équitable et solidaire qui rassemble aujourd’hui une douzaine de voyagistes, deux associations relais et quelques membres et ONG associés. Avec quelques 2 000 voyageurs en 2014, tous membres confondus, elle représente une infime part du marché du voyage mais sa démarche, équitable et solidaire, très engagée sur le terrain, a fortement marqué le milieu du tourisme responsable.

 

À l’ATES, chacun des membres s’engage à organiser des voyages en petit groupe, dans des conditions privilégiées de rencontres et d’échanges avec les populations locales, à utiliser en priorité les hébergements et ressources locales afin de favoriser l’économie des territoires, à respecter les cultures et l’environnement des populations rencontrées mais aussi, à financer des projets de développement décidés et gérés par les communautés. L’association s’engage par ailleurs à faire bénéficier les voyageurs des garanties offertes par des opérateurs professionnels, immatriculés au registre des opérateurs de voyage. Six critères sont obligatoires au sein d’une grille plus fine de 56 critères rigoureux et mesurables, sanctionnés par le label « Tourisme équitable et solidaire » lancé en décembre 2014. Objectif de ce nouveau label : améliorer l’information du consommateur mais aussi la transparence nécessaire à un tourisme plus responsable.

 

Deux associations qui cachent encore bien des démarches et des volontés de faire en sorte que le tourisme de demain soit plus responsable. Deux associations qui se connaissent bien et ont depuis longtemps tentées dialogues et rapprochements. Depuis janvier 2014, ATR est dirigé par Julien Buot, ancien coordinateur des actions de l’ATES, une personnalité très engagée qui pourrait aider à faire le pont entre le monde des petites associations solidaires de l’ATES et des voyagistes plus conséquents d’ATR. Un rapprochement qui pourrait être utile à tous. Le tourisme responsable n’échappe pas à l’adage… : « On a toujours besoin d’un plus petit que soi… ».

 

 

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ATR : http://www.tourisme-responsable.org

ATES : http://www.tourismesolidaire.org/