Alors qu’Energy Observer, maxi-catamaran doté de 130 mètres carrés de panneaux solaires, vient de quitter Paris pour un tour du monde sans voile ni moteur, son partenaire AccorHotels s’apprête à tester plusieurs technologies de pointe au sein de ses hôtels pour développer toujours plus les énergies alternatives.
Baptisé le « Solar Impulse des mers », Energy Observer ne représente pas seulement un défi un peu fou visant à faire le tour du monde avec pour seul élan des énergies renouvelables, il est avant tout un véritable laboratoire flottant visant à tester les systèmes énergétiques du futur.
Tapissé de 130 m2 de panneaux solaires, dominé par deux petites éoliennes à axe vertical, il est aussi et avant tout le premier navire au monde, capable de produire son propre hydrogène à bord, à partir de l’eau de mer et sans émission de gaz à effet de serre.
Le projet, porté par le navigateur Victorien Erussard, capitaine du bateau, et l’explorateur-réalisateur Jérôme Delafosse, chef de l’expédition, ambitionne via ce tour du monde de tester ces technologies en milieu extrême, et ainsi permettre leur application, partout dans le monde.
« Énergie propre par excellence et énergie d’avenir, l’hydrogène est au cœur du projet Energy Observer. Pour la première fois, nous allons pouvoir le produire à bord, à partir de l’électrolyse de l’eau de mer, grâce au couplage énergétique. », déclare Victorien Erussard.
Et cocorico, ce navire du futur est une innovation « made in France », qui a aussi pour objectif d’entraîner dans son sillage entreprises, collectivités, États et citoyens pour un futur plus propre avec le développement toujours croissant des énergies alternatives.
Six ans de voyage, 101 escales, 50 pays, huit à dix nœuds sur les flots, pas une émission de gaz à effet de serre ni particules fines, le défi est lancé pour un bateau qui ne fait jamais rien comme tout le monde. Construit au Canada en 1983, il est alors le plus grand catamaran du monde.
Premier voilier à passer la barre des 500 miles en 24 heures, il gagne le trophée Jules Verne en 1994 sous les couleurs d’Enza New Zealand avec Peter Blake à la barre.
S’il a été entièrement reconfiguré pour cette nouvelle mission, son poids passant de 18 à 30 tonnes, Energy Observer n’en reste pas moins un sacré champion des mers avec cette fois, un défi scientifique : « L’objectif n’est pas de faire une énième expédition océanographique. Notre travail sera d’abord de tester et d’optimiser le couplage de différentes énergies, dans des conditions extrêmes. Les expérimentations pourront ensuite servir à terre dans le développement des réseaux électriques intelligents », explique Victorien Erussard.
Autre vocation du catamaran, devenir une plateforme de production de contenus audiovisuels immersifs et innovants au service des solutions pour un futur plus propre et plus responsable, soit constituer une collection de documentaires pour aider à l’éducation et la sensibilisation du grand public quant à la transition écologique et la préservation de l’environnement. En ce sens, l’expédition participera à de grands événements internationaux sur le thème du développement durable et visitera des endroits exemplaires ou au contraire problématiques.
Parmi les nombreux sponsors qui ont permis à cette aventure de voir le jour, le groupe AccorHotels est aux côtés du bateau depuis déjà deux ans. Partenaire financier mais aussi acteur impliqué, le groupe hôtelier va profiter de cette incroyable épopée technologique pour tester les installations énergétiques d’Energy Observer dans quelques hôtels avant d’envisager un déploiement à plus grande échelle.
En ce sens, le groupe a noué un partenariat technique et technologique avec le CEA Tech, laboratoire de recherche appliquée, spécialisé dans les énergies alternatives, et fournisseur technologique du bateau. Et d’ores et déjà, depuis 2016, plusieurs tests ont démarré dans les hôtels pour s’essayer à d’autres énergies : une éolienne à axe vertical, une pile à combustible, un terminal hybride de climatisation, qui combine une poutre froide et un ventilo-convecteur.
Pour l’heure, les résultats sont plus qu’encourageants, avec des économies d’énergie de près de 40 % et une qualité de l’air augmenté. Dans le futur, AccorHotels prévoit également d’explorer d’autres technologies. Une bouteille à la mer est lancée. Bon vent à Energie Observer !