Tourisme durable

Madère, la petite perle de l'Atlantique

28 June 2018 - Culture

Un jardin flottant à 900 km des côtes du Portugal. Madère, loin de la rumeur du monde, attire de plus en plus de randonneurs au bord de ses falaises abruptes au-dessus de l'océan et dans ses montagnes sauvages.

 
Panorama sur les reliefs de l'île ©C.Migeon
Panorama sur les reliefs de l'île ©C.Migeon
 
 
Le sentier fait comme une caresse au flanc d’une montagne émaillée d’efflorescences et de bouquets odorants : trompettes d’amaryllis, gerbes généreuses d’azalées, salves vermeilles de bougainvillées, panaches d’hortensias... les terrasses regorgent de variétés improbables rapportées dans les malles de marins du monde entier.
 
Madère ou « l’île aux fleurs ». La randonnée s’invite le long d’une levada, l’un de ces innombrables canaux d’irrigation construits au fil des siècles par les esclaves ou les forçats afin d’acheminer l’eau du versant nord-ouest de l’île, très arrosé, vers le sud, plus sec mais aux terres moins ingrates. Les chemins d’entretien de ces petits aqueducs à ciel ouvert proposent de beaux itinéraires à peu près plats dans des décors spectaculaires.
 
 
Jeune fille en habit traditionnel ©C.Migeon
Jeune fille en habit traditionnel ©C.Migeon


La petite Réunion

 
Madère ne fait pas dans la montagne à vaches. L’île n’est rien d’autre qu’un énorme strato-volcan surgi des abysses voici 20 millions d’années. Partout, le regard se heurte au spectacle guerrier des cimes figées dans une dernière convulsion, des canyons et des failles creusées, fouaillées par les ultimes colères d’une terre déchaînée. Au milieu de cette tempête pétrifiée, le sentier quitte la levada, se fait piste écorchée rongée de plaques d’herbe et rejoint au prix de quelques suées le bien nommé col de Bocca do Risco, « la porte du risque », ouverte en grand sur les falaises vertigineuses de la côte nord. Les poumons s’emplissent soudain de l’air du large. 

 
 
Vallée de Bonaventura ©C.Migeon
Vallée de Bonaventura ©C.Migeon

 

Madère à petites gorgées

 
L’île a longtemps été la cave du Portugal. Au cours du XVIème siècle, on s’était aperçu que le vin des tonneaux embarqués à Madère n’avait plus du tout le même goût une fois dégusté aux Indes après de longs mois passés à fond de cales surchauffées. Les viticulteurs ont par la suite voulu reproduire dans leurs chais l’estufagem, cette oxydation provoquée par la chaleur qui change non seulement le goût, mais aussi la couleur : les blancs deviennent dorés, les rouges prennent une couleur rouge brique.
 
 
L'île a donné son nom au vin doux ©C.Migeon
L'île a donné son nom au vin doux ©C.Migeon
 
 
Comme le porto ou le xérès, le madère est un vin muté : on lui ajoute de l’alcool de vin en cours de fermentation. À Funchal, de nombreuses caves proposent la dégustation des différentes variétés de madère. À savourer avec le traditionnel bolo de mel, ce petit gâteau composé de canne à sucre, miel, farine de blé, graisse végétale, sucre, piment de la Jamaïque et fruits secs.
 
 
Plus d’infos :
 
Office du tourisme de Madère : www.visitmadeira.pt