Pour certains, le cratère du Ngorongoro est considéré comme la huitième merveille du monde. Tout autour c'est le défilé des animaux de la grande faune africaine : girafes, éléphants, zèbres, lions... ce safari en terre massaï est placé sous les meilleurs auspices.
Village de Karuta, dernier plein d'essence avant de s'aventurer sur la piste du Ngorongoro. Le 4x4 s'est hissé sur les flancs du volcan pour finalement atteindre le bord du cratère, perché à 2200 mètres où quelques nuages s'accrochent aux cimes des arbres de la forêt d'altitude. Ce que l'on voit alors sous nos pieds, au creux du volcan, laisse béat : 600 mètres en contrebas s'étire une plaine verdoyante, circonscrite évidemment aux parois de la caldeira mais tellement vaste que les limites s'estompent. C'est comme une immense piste de cirque que l'on contemplerait du haut du chapiteau.
Sur fond de vert et de jaune se détachent les silhouettes de milliers d'animaux, troupeaux de gnous, de zèbres et de buffles qui paissent. Très loin, on aperçoit un rhinocéros noir et son petit. C'est un privilège si l'on considère qu'il n'y en a plus que 4000 en Afrique. Un éléphant joue à cache-cache entre les arbres d'une forêt luxuriante.
À la rencontre des ethnies de la planète
Biosphère Expeditions : un engagement sans faille pour la Nature
Plus tôt, on avait pu voir le legs de l'un de ses congénères : deux défenses émergeant d'une flaque boueuse. Le ranger armé de sa Kalachnikov a expliqué que le pachyderme était mort là de vieillesse sans se montrer très convaincant. Une nouvelle méthode d'élimination des éléphants mise en pratique récemment sur l'aire protégée du Ngorongoro consiste à les piéger avec une citrouille empoisonnée, ce qui présente l'avantage de ne plus tenir à l'écart d'une activité lucrative les tireurs maladroits qui font ça à l'ancienne avec un fusil. Dans un marais, des hippopotames barbotent en ne laissant pointer à la surface de l'eau que leur formidable mufle, leurs petits yeux ronds et leurs oreilles mignonnettes.
En redescendant dans la savane alors que le soleil se fait déjà la malle, deux jeunes Massaï revêtus de hardes noires et leurs visages enduits d'une pâte blanche. Plus ou moins fraîchement circoncis (les filles sont excisées), ils ont été chassés du village. Pour quelques semaines ou quelques mois, ils doivent vivre en pleine nature, le temps d'apprendre à se dépouiller des sentiments d'égoïsme et de fierté, avec l'obligation cependant de retourner au village pour participer à des cérémonies. À l'issue de la période, ils accèdent au rang de jeune guerrier. Ils sont prêts alors à mettre au service de la tribu leur nouvelle sagesse.
À lire aussi