Connaissez-vous les "zones bleues" ? Non, pas celles où l'on peut garer sa voiture pour une durée limitée... mais les endroits du globe où les habitants ont la plus longue espérance de vie – aucun lien pour une même appellation, en somme. Déterminées et popularisées par Dan Buettner, explorateur et contributeur du National Geographic et du New York Times, ces zones bleues sont réparties aux quatre coins du globe, et ont pourtant d'étonnantes similitudes : mode de vie, alimentation, philosophie... A l'heure actuelle, les zones bleues, blue zones à l'international, sont au nombre de cinq : la Sardaigne, l'île d'Ikaria en Grèce, la ville de Loma Linda en Californie, l'archipel d'Okinawa au Japon, et enfin la Péninsule de Nicoya au Costa-Rica. Petit zoom sur cette dernière.
Au départ, il ne s'agissait "que" d'une expédition pour le National Geographic, durant laquelle Dan Buettner devait trouver quels étaient les lieux sur Terre où les communautés avaient la plus grande espérance de vie en bonne santé. Depuis, de nombreux scientifiques se sont penchés sur le sujet, des analyses et études ont été faites, des livres sont sortis, des projets de création de zones bleues sont apparus... et l'on semble détenir aujourd'hui les clés d'une plus grande longévité.
La Péninsule de Nicoya, située au nord-ouest du Costa Rica, semble incarner à elle seule la Pura Vida, expression souvent usitée pour définir le mode de vie costa-ricain. Sur les 132.000 habitants de la péninsule, 5.000 ont plus de 75 ans, et nombreux sont ceux qui dépassent les 90 ans tout en étant considérés comme "en bonne santé". Dans un pays qui fait rêver nombre de touristes et où la vie semble particulièrement douce, cette péninsule fait figure de véritable paradis terrestre !
À l'instar des autres zones bleues précédemment citées, les habitants de Nicoya semblent respecter les 9 pratiques propres à ces zones et relevées par les scientifiques :
pratiquer une activité physique quotidienne, sans qu'elle ne soit forcément intense
réduire son stress, notamment possible grâce à un cadre de vie plutôt rural
avoir un objectif de vie, se fixer une ligne à suivre qui permet d'avancer
manger à sa faim – sans jamais trop manger
baser son alimentation sur les fruits, légumes, céréales et végétaux en général
boire un peu de vin (le "un peu" est à souligner !)
avoir foi en quelque chose, que ce soit d'ordre religieux ou non
avoir une famille sur laquelle compter
savoir s'entourer des bonnes personnes, avoir des relations sociales agréables.
En clair, les habitants des zones bleues savent prendre le temps de vivre, n'abusent pas de produits carnés (beaucoup d'entre eux sont végétariens et les habitants de la péninsule de Nicoya mangent principalement fruits et légumes locaux, ainsi que riz et haricots), limitent ou proscrivent alcool et tabac, et ont su se trouver une ou des raison(s) d'avancer, souvent un peu à l'écart des soucis de nos villes et sociétés contemporaines...
La péninsule de Nicoya semble en réalité condenser à elle seule toutes les qualités que l'on attribue généralement au Costa-Rica : un environnement magnifique et apaisant, une population chaleureuse, hospitalière et proche de la nature, un abandon de l'armée au profit de l'éducation et de la santé... Au-delà de ses plages, le Costa-Rica ressemble à une destination de rêve, particulièrement pour les amoureux d'écotourisme : celui-ci se développe beaucoup depuis quelques années, en adéquation avec le souci de préservation de la faune et de la flore défendu par les autorités comme par les locaux. Le tourisme et l'hôtellerie s'inspirent d'ailleurs de ce concept de "zone bleue" pour développer des offres en lien avec l'environnement naturel qui les entoure, employer des habitants de la péninsule, se fournir auprès de producteurs locaux... Sur place, le label CST (Certification for Sustainable Tourism) s'assure que l'engagement des hébergements certifiés est bien réel.
Avec ses 34% de territoire occupé par la forêt tropicale, le Costa Rica abrite 6% de la biodiversité planétaire et l'écotourisme fait partie de ses actions visant à la défendre. Au-delà des hébergements, il existe une véritable "pensée écotouristique", avec des activités souvent liées à la découverte de la nature, des démarches de sauvegarde de la faune et de la flore au sein desquelles peuvent se greffer des écovolontaires, des constructions d'hébergements écoresponsables à énergie positive...
Bref, les idées fleurissent et font aujourd'hui du Costa Rica l'une des destinations phares de l'écotourisme mondial. Si, en plus, vous avez la chance de séjourner dans la péninsule de Nicoya... profitez-en sur place, mais pensez également à vous en inspirer pour votre vie en général !
Car pendant ce temps, en France, l'espérance de vie stagne, notamment celle des femmes, qui n'a augmenté que de 1,2 an depuis 2006 ; en cause, le tabagisme et le cancer du poumon, trois fois plus meurtrier qu'il y a trente ans... Et si on se créait une zone bleue, nous aussi, pour voir ?