Tourisme durable

La baie du Mont-Saint-Michel depuis le plus beau kilomètre de France

23 January 2019 - Culture / Patrimoine

Le saviez-vous ? C’est sur la superbe baie du Mont-Saint-Michel que donne le “plus beau kilomètre de France” ou encore la route des Falaises de Champeaux, bordée de champs de maïs, de vaches et de quelques rendez-vous gastronomiques. De ce plus beau kilomètre, découverte du fameux Mont, de Tombelaine, sa petite sœur méconnue, et d’une baie dont le paysage change à chaque instant au gré du temps et des marées.

 

 

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Le Mont-Saint-Michel à marée basse, vu de l’ouest © Elisabeth Blanchet

 

 

 


Au cœur de la baie, la huitième merveille du monde

 

 

“Le Couesnon dans sa folie a mis le Mont en Normandie”, voilà une citation bien connue de tout Breton et de tout Normand. Le tracé du Couesnon qui se jette dans la Manche laisse en effet le Mont côté est, en Normandie. Une réalité qui a toujours chagriné les Bretons. Ils auraient bien aimé que ce monument unique en son genre fasse partie de leur patrimoine.

 

 

 

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Vue du Mont sur la côte normande du Pays de la Baie © Elisabeth Blanchet

 

 

 


Mais remontons à des temps plus anciens, au temps où le rocher était encore une île inhospitalière. L’évêque Aubert est le premier à s’y intéresser. Il décide en 708 d’en faire un sanctuaire à Saint-Michel. En 966, Richard 1er, duc de Normandie, y envoie des bénédictins. L’abbaye est créée et devient un lieu de pèlerinage majeur de l’Occident chrétien ainsi qu’un des centres de la culture médiévale. Des manuscrits y sont produits, conservés, étudiés, des trésors que l’on peut aujourd’hui découvrir au passionnant Scriptorial d’Avranches.

 

 

 

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Un mix de formes architecturales © Elisabeth Blanchet

 


 


Un mix de formes architecturales subjuguant

 

 

Le Mont-Saint-Michel prend le surnom de “Cité des livres”. Sa réputation de carrefour politique et intellectuel est faite. L’architecture de ses bâtiments évolue au fil des siècles pour donner un mélange fascinant de formes architecturales dont l’aboutissement est la fameuse église abbatiale, bâtie au sommet du Mont, à 80 mètres d’altitude. Elle est constituée de quatre cryptes adossées à la pointe du rocher. En vous baladant dans les allées pavées du Mont, ne manquez pas le bâtiment de la Merveille, chef d’œuvre de l’art gothique normand et le vertigineux escalier de dentelle qui mène au clocher et offre une vue extraordinaire sur la baie et sur l’horizon, plein ouest.

 

 

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Vue sur Tombelaine depuis le Mont-Saint-Michel © Elisabeth Blanchet

 

 

 


Tombelaine la méconnue

 


Du « plus beau kilomètre de France » dont on doit l’expression à Édouard Herriot, visiblement subjugué par la vue lors d’une visite dans le sud de la Manche, le regard se pose aussi sur l’île de Tombelaine, la petite sœur – pourtant plus grande en taille – du Mont-Saint-Michel. Elle fut longtemps méconnue des touristes pour la simple raison que son accès fut longtemps interdit. Depuis 2015, ce n’est plus le cas. On peut se rendre à pied – à marée basse ! – pour découvrir cette réserve ornithologique et archéologique administrée par le conservatoire du littoral. Attention, l’accès est réglementé : fermeture au public pour cause de nidification du 15 mars au 31 juillet, maximum de 15 personnes sur l’île, feux, pique-niques, bivouac et camping interdits.

 

Quand on arrive sur ce rocher de granit et paradis des oiseaux, on ne soupçonne pas son passé… Ancien village médiéval puis forteresse anglaise, Tombelaine n’est plus habitée depuis des siècles sauf par quelques ermites dont le fameux Marquis de Tombelaine au XIXème siècle… C’est aussi le nom d’une excellente adresse de restaurant gastronomique posté sur le plus beau kilomètre de France !

 

 

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Vue de la baie depuis le Mont-Saint-Michel © Elisabeth Blanchet

 

 

 

Vivre la baie

 

Armés de toutes ces informations, il est temps de profiter des merveilles de la baie. Embarquez-vous dans une balade à pied pour le Mont ou Tombelaine. Mais ne partez pas seul, prenez un guide ! Vous êtes en terrain inconnu et mouvant… Il faut faire attention aux marées – les plus grandes d’Europe -, aux cours d’eau qui risquent de vous encercler et aux sables mouvants ! Vous entendrez une légende qui dit que la mer monte à la vitesse d’un cheval au galop. Même si l’expression est un tantinet exagéré, sachez toutefois que la mer montre très vite et à vue d’œil…

 

Après l’effort, le réconfort, offrez-vous une des meilleures omelettes du monde chez La Mère Poulard en bas du Mont, achetez-vous des sablés au beurre à la biscuiterie du Mont-Saint-Michel de l’autre côté de la digue. Et pour ne pas faire de jaloux, traversez le Couesnon, admirez la vue depuis le côté breton et poussez jusqu’à Cancale déguster un plateau de fruits de mer. Outre les activités sportives et gastronomiques, la baie est aussi riche en festivals et événements culturels comme les festivals de musique Jazz en Baie ou Via Aeterna.

 

 

 

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L’aéroclub d’Avranches © Elisabeth Blanchet

 

 

 

Hors des sentiers battus

 

Avec son statut de huitième merveille du monde, le Mont n’échappe pas au tourisme de masse. Si cet aspect vous rebute, compensez en sortant des sentiers battus. Admirez la baie d’endroits privilégiés des locaux tels que la plage de Saint-Jean-Le-Thomas au pied de la route des Falaises. Vous aurez tout l’espace que vous voulez et pourrez nager, pêcher et faire de longues marches avec une vue sublime sur la baie.

 

Baladez-vous aussi sur la petite route qui longe ce qu’on appelle Les Grèves, en bas d’Avranches, au Gué de l’Epine : vous n’aurez comme compagnons que des chevaux, des vaches et des moutons de pré-salé des polders. Allez jusqu’au charmant aéroclub, Vous pouvez y réserver un vol de la baie et rencontrer Jeanine, la tenancière du bar depuis les années 50 ! Enfin, pour les explorateurs en mal de sensations fortes, il y aurait un tunnel qui relierait le Mont à Tombelaine. Mais personne ne l’a encore découvert… À vos pelles !

 

 

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