Le delta du Pô est une réserve naturelle située aux confins de la Vénétie et de l’Émilie-Romagne. Dans la plaine du Pô, formée par l’eau au fil des siècles, on trouve une biosphère riche qui lui vaut d’être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Entre richesses naturelles et culturelles, partons à la découverte de ce territoire singulier et méconnu d’Italie.
Le parc régional du delta du Pô est une immense zone humide qui abrite un écosystème très varié. Composé de bras de rivière, de marais, de dunes et de lagunes, d’étangs et de pinèdes, cette zone naturelle abrite une centaine d’espèces d’oiseaux. Elle se découvre à partir de Ravenne connue pour ses mosaïques byzantines et se termine à Ferrare où l’on se laisse envoûter par ses palais à l’architecture Renaissance.
C’est à Ravenne que nous débutons notre voyage dans le delta du Pô. Dans cette ville, loin d’être la plus belle de l’Emilie-Romagne, se cache de somptueuses mosaïques que l’on peut considérer comme l’un des plus beaux trésors d’Italie. Témoins de son histoire d’ancienne capitale de l’empire byzantin italien, ces œuvres ont été réalisées entre les Vème et VIIIème siècles et sont réparties dans 8 églises ou baptistères aujourd’hui classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Extrêmement bien conservées, ces mosaïques se découvrent avec émerveillement. Les plus anciennes se trouvent au Mausoleo di Galla Placidia près de la Basilica di San Vitale.
À une trentaine de kilomètres au nord de Ravenne, le village de Comacchio, aussi appelé la petite Venise et connu pour être la capitale de l’anguille, est la porte d’entrée vers les zones humides du delta du Pô. Traversé par de nombreux canaux bordés de maisons de pêcheurs aux façades colorées, Comacchio se découvre à l’automne, à l’heure de la traditionnelle fête de l’anguille. Durant trois week-ends, le village s’anime et les effluves de ces poissons cuits au feu de bois traversent les canaux. C’est aussi l’occasion d’y voir la compétition des Vulicepi, des petites barques traditionnelles dirigées par des bateliers très agiles.
Comacchio est situé aux portes d’une lagune et de salines d’où l’on peut observer une multitude d’oiseaux, dont le majestueux flamant rose qui y chasse les crevettes. On peut embarquer les vélos sur un bateau pour traverser la lagune et y voir les cabanes de pêcheurs qui semblent flotter sur l’eau, et revenir à vélo sur les chemins qui traversent ces paysages entre terre et mer. C’est une jolie balade à faire, avec des jumelles, pour découvrir la vie dans le delta. Certaines zones sont protégées et se découvrent exclusivement avec un guide (renseignements à la maison du parc du delta du Pô).
Un peu plus au nord, dans les pinèdes situées le long de la mer Adriatique, se cachent de nombreux cervidés. Une promenade à pied au petit matin, quand le soleil se lève et la brume se dissipe, permet de les voir se nourrir ou de les entendre se battre, bois contre bois. Une balade à faire à pas de chat pour ne pas les déranger. Il est aussi possible d’y faire des randonnées à cheval entre dunes et pinèdes.
Le voyage se termine par la jolie Ferrare. Cernée par le delta, elle est, elle aussi, classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour son centre médiéval et son architecture Renaissance italienne si riche. Artistique et littéraire, elle doit beaucoup à la famille d’Este qui à partir du XIIIème siècle et durant 300 ans, construit palais et autre château. On se laisse facilement envoûter par les charmes de cette ville, un incontournable à visiter en Emilie-Romagne.
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