En moins de deux décennies, le Costa Rica est devenu LA destination Nature de la planète. Au-delà du seul succès touristique, ce pays qui a choisi d’inscrire l’écologie dans sa constitution séduit sur le long terme un nombre de plus en plus important d’expatriés en quête d’une « autre vie », plus naturelle et épanouissante. Rencontres…
« Le Costa Rica, pays de la pura vida (« la vie pure »), est une destination qui vous change profondément et vous cause un électrochoc, explique Julien Faliu, le fondateur d’expat.com, devenu avec les années spécialiste des Français de l’étranger. Le mode de vie Costaricain, basé sur la proximité avec la nature et le respect de l’écologie au quotidien, séduit de plus en plus d’expatriés, entrepreneurs et retraités notamment, tous en quête de changements profonds dans leur mode de vie et qui, ayant rêvé de « se mettre au vert », trouvent dans ce pays les conditions idéales pour le faire ».
« La Nature ET les habitants ! »
Sur les 2,7 millions de visiteurs internationaux que reçoit le Costa Rica chaque année, 60.000 sont des Français. Ils constituent la première clientèle européenne du pays et - signe révélateur - Air France a mis en service l’an passé un double vol hebdomadaire à destination de la capitale San José. Si les Français ne sont pas encore légion à venir s’installer dans le pays, leur nombre est quand même passé de quelques centaines à 2600 aujourd’hui. Attirés par quoi ? C’est ce que nous avons demandé à deux couples qui en ont fait leur patrie d’élection.
« Nous sommes venus au Costa Rica à un moment où nous étions en plein questionnement personnel, racontent Anne et Pierre Jolivet. Dirigeant, en France, une petite entreprise avec tous les tracas que cela implique, nous étions venus uniquement pour nous changer les idées, mais nous avons ressenti un tel coup de cœur pour la nature et la population du pays que nous avons commencé à regarder s’il n’y avait pas finalement moyen d’entreprendre dans ce pays. Séduits par l’amabilité, la politesse et le sens du service des gens que nous contactions, nous avons décidé, sur un coup de tête, de tout lâcher pour tenter notre chance ici… »
Après une expérience malheureuse de quelques mois dans l’hôtellerie, Anne et Pierre décident d’ouvrir une agence de voyages à destination des Français. Succès. Après plusieurs années passées sur place, ils sont désormais plus à même d’analyser les atouts du pays.
« Le premier atout, essentiel pour des entrepreneurs, est que vous vous sentez ici parfaitement libres. Règlements contraignants, obligations, interdictions n’ont pas (encore ?) envahi le quotidien et les rapports avec les autres professionnels (fournisseurs et prestataires) sont très sains, sans paperasseries ni délais de paiement insupportables. En revanche, n’attendez rien de l’État : zéro aide ou allocation et soyez patient concernant les administrations qui n’ont rien à envier aux nôtres et réclament une certaine abnégation, notamment en matière migratoire ; obtenir le permis de résidence n’étant pas non plus une évidence… »
« La vie quotidienne, en revanche, est parfaitement à la hauteur de ce que chacun peut espérer du pays de la Pura Vida. Nous avions envie de donner une ambiance familiale à notre agence de voyage : Costa Rica Découverte, et le pays s’y prête parfaitement, nous prenons nos repas tous ensemble le midi et tenons certaines réunions dans des conditions aussi difficiles qu’au restaurant ou à la plage ! Néanmoins, la vie ici est chère et on n’y peut compter que sur ses propres ressources. Il faut donc avoir non seulement un vrai projet de vie, solidement étayé, mais aussi quelques réserves financières et une pratique courante de l’espagnol avant de se lancer dans l’aventure d’une expatriation. Cela dit, la douceur du climat et de la vie quotidienne, tout en simplicité et paix, sont des trésors qu’on ne quitterait plus pour rien au monde ».
« Tellement moins de stress ! »
Même son de cloche auprès de Didier qui a ouvert un B&B, le Tiriguro Lodge, dans la petite ville de San Mateo, dans un coin très paisible du pays où il s’est installé en famille avec sa fille de 5 ans.
« Nous sommes venus ici en vacances et avons été si impressionnés par la diversité de la faune et de la flore que nous sommes revenus deux fois encore, séduits de nouveau par cette beauté et l’extrême gentillesse des « Ticos ». Sans idée préconçue, mais lorsque l’activité que nous menions en France s’est interrompue en 2010, nous obligeant à changer de vie, nous nous sommes dit : et pourquoi pas le Costa Rica ? Il y règne une certaine sécurité au niveau des investissements ainsi qu’une bonne stabilité politique et le pays ne possède pas d’armée, ce qui nous a plu. Nous avons un peu galéré au début du fait de notre espagnol vraiment basique, mais le climat a compensé dans tous les sens du terme, climat physique (on est en short toute l’année) et humain. Les Costariciens sont tellement plus détendus que les Français ! C’est vraiment la différence majeure, cette tranquillité, que nous avons commencé à apprécier dès notre phase d’adaptation terminée.»
« Bien entendu, ce n’est pas pour autant que le pays est peuplé de bisounours. Nous avons, par exemple ,eu un certain mal à trouver un agent immobilier sérieux et comme partout dans le monde, certains quartiers de la capitale (et uniquement là !) ne sont pas à fréquenter la nuit tombée, mais notre fille de 5 ans, qui ne parlait pas un mot, a été très bien accueillie dans son école et s’y plaît beaucoup. Et puis, dans notre petit village, on peut mesurer au quotidien la solidarité et la générosité de ce peuple qui, n’ayant souvent rien, n’en passe pas moins son temps à vous donner.
Les Ticas sont des gens relativement susceptibles et fiers, mais si vous les abordez avec respect et sans faire montre de supériorité ni d'inutile brusquerie, ils s’ouvrent entièrement à vous et vous établissez avec eux de merveilleuses relations. Néanmoins, avant de se lancer : il faut bien avoir mûri son projet et voir s’il répond vraiment à un besoin réel du pays ».