Chaque année, le 22 mars, a lieu la Journée mondiale de l'eau. Celle-ci a vu le jour suite à la création de l'Agenda 21, à Rio, en 1992. Elle a pour objectif d'interpeller le public comme les entreprises et les gouvernements sur ce sujet spécifique qu'est la gestion de l'eau à l'échelle mondiale, et que nous savons plus que jamais problématique.
Problèmes de recyclage, de dépollution, d'accès... l'eau est la ressource la plus précieuse de notre planète et pourtant, nous ne parvenons pas à la gérer de façon raisonnée et responsable. De très nombreux pays souffrent du manque d'eau : dans ces conditions, est-il responsable et éthique d'aller y séjourner ?...
40% de la population mondiale (soit plus de 2,5 millions de personnes) souffre de restrictions d'utilisation de l'eau au moins un mois par an et cela devrait augmenter de 66% d'ici 2025 ! Les pays les plus touchés par le manque d'eau sont, malheureusement, ceux qui montrent également une hausse constante de leur fréquentation touristique, à commencer par l'Asie du sud-est.
Les pays en voie de développement sont les plus touchés par l'écart et l'inégalité d'accès à l'eau existant entre les touristes et les populations locales. Récemment, des conflits ont eu lieu entre des structures hôtelières et les habitants de Bali ou Zanzibar, où certains hôtels peu scrupuleux ont parfois foré de façon illégale dans des sources souterraines utilisées par les locaux.
À Chypre, le département de développement de l'eau a expressément demandé à ses habitants et ses visiteurs d'arrêter de gaspiller l'eau et ce, dès le mois de janvier, car l'île fait face à sa seconde année consécutive de sécheresse : pourtant, à Paphos, ville hautement touristique, un golf n'hésite pas à utiliser 50 millions de litres d'eau par an, dans l'unique but de garder ses pelouses vertes ! Et d'autres golfs de ce type devraient bientôt apparaître...
Dans ce contexte, les hôtels et autres structures d'accueil touristiques se doivent plus que jamais d'être exemplaires et de sensibiliser leurs visiteurs. Non, il n'est pas normal ni responsable de prendre des douches interminables dans des pays où l'eau se fait rare, sous prétexte que l'on est en vacances et que l'on se soucie peu des problèmes des habitants autour de nous. Trop de touristes considèrent que l'eau qu'ils utilisent sur leur lieu de villégiature leur est due, que cela fait partie de leur confort et qu'un hôtel qui propose spa et jacuzzi dans un pays souffrant de la sécheresse n'a rien d'anormal.
La plateforme International Tourism Partnership (ITP) a par exemple mis en place, à travers le monde, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, un plan de gestion destiné aux structures hôtelières.
Si le manque d'eau est un problème global, il ne peut être traité que de manière locale, par chacun d'entre nous et par chacune des structures hôtelières. Sans eau, un hôtel ne peut tout simplement pas fonctionner et l'ITP tente de faire comprendre aux gérants des structures touristiques qu'il est dans leur intérêt de mettre en place un plan de gestion de l'eau.
À travers un rapport approfondi basé sur différentes études, qui dresse état des lieux de la situation actuelle, et propose un plan de gestion basé sur six étapes :
- Comprendre notre relation avec l'eau
- Déterminer des objectifs et créer un plan d'action
- Inclure la gestion de l'eau dans un effort plus général de développement durable
- Travailler conjointement avec les fournisseurs d'eau
- Savoir faire face en cas d'événements climatiques et de périodes de sécheresse
- Créer des collaborations autour de la gestion durable de l'eau).
L'ITP se propose d'aider individuellement chaque structure désirant s'engager dans cette voie.
Quant à l'ONU, l’organisation insiste de son côté sur des solutions naturelles : il existe dans la nature des moyens de mieux gérer notre usage de l'eau, comme la plantation de nouvelles forêts, la reconnexion des rivières aux plaines inondables ou encore la restauration des zones humides qui permettrait de rééquilibrer le cycle de l'eau et d'améliorer la santé humaine et les moyens de subsistance.
Désormais, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas : où que vous alliez en vacances, continuez de vous comporter en citoyen du monde responsable et n'utilisez que l'eau qui vous est nécessaire... Le confort et le plaisir de voyager se trouvent ailleurs que dans un bain moussant, non ?
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